Le mariage est une occasion spéciale dans la vie d’un être humain. Une chanson de la JCBC (Jeunesse chrétienne baptiste du Cameroun) lors des célébrations des mariages, le martèle « o que c’est merveilleux… de partager les joies, ses peines avec quelqu’un durant toute la vie ». Que nous soyons concernés ou pas par la pure tradition du mariage au Cameroun, nous serons tôt ou tard confrontés au rituel de la dot même si avec le temps et les mariages mixtes devenus coutumiers au Cameroun, la demande de la dot tend a se défaire des mœurs, mais certaines familles ont pour habitude encore de la demander au prétendant.
Dans le Littoral, tout comme dans les autres régions du Cameroun, le mariage civil, est précédé de la dot. Chez les duala, elle se subdivise en plusieurs étapes à savoir : « Toquer à la porte ou Jumba la jombè, l’ouverture des fiançailles ou télè l’éwandè, la grande dot ou bédedi ba tumba et le sel ou wanga bito ».
1-Le Jumba la jombè ou toquer a la porte.
Dans un premier temps, le futur marié se rend chez les parents de sa dulcinée pour demander officiellement sa main. Dans sa démarche, il est accompagné de ses propres parents et quelques proches (6 au trop) pour se présenter comme le futur fiancé. A ce niveau rien ne lui est exigé; IL vient avec ce qu´il possède mais c'est des présents quelques peu symboliques. Il s’agit de deux à trois bouteilles de whisky, quatre à cinq casiers d’un mélange de bière et jus, d’une enveloppe d’environ cinquante mille FCFA appelée bouquet ou dikana en langue duala. Cependant, le contenu des présents peut varier selon les familles. Certains parents élèvent les enchères parce que dit on, c’est la seule partie de la dot qu’ils gèrent eux-mêmes. La démarche peut se trouver un peu plus complexe si la future mariée a été élevée par d’autres parents que les siens ou alors que ses parents sont séparés. La cérémonie à proprement parlé est riche en animation. Les porte-paroles des deux familles se livrent à une partie de devinettes et paraboles. Illustration : « j’ai vu une étoile qui brillait près d’ici, et en la suivant, j’ai vu qu’elle est entrée ici et je suis venue la contempler », expose le représentant de l’homme. Progressivement, l’histoire de l’étoile s’acheminera vers le vif du sujet, celui de la demande de la main de la jeune fille. Cette dernière à son tour, aura la charge de présenter son futur époux à l’assemblée en lui faisant boire dans un verre et boira aussi. Des youyous et des applaudissements suivront, puis une collation offerte par la famille de la jeune fille. Fini la première étape.
2-Télè l’éwandè ou l’ouverture des fiançailles.
Cette étape est plus élargie dans la famille. Oncles et cousins y sont conviés. Chez les duala, ce regroupement est très organisé, dans un clan appelée « tumba ». le chef du « tumba » remet une liste au représentant du futur marié. Selon les désirs et les moyens du futur époux, des négociations en vue d’une petite réduction, seront faites avant le jour établi pour la cérémonie. Le futur fiancé annonce une date à laquelle il vient pour se présenter à toute sa belle-famille. Le Jour-J toute la belle-famille se présente, elle reçoit le fiancé et sa famille. Tout se passe chez la fiancée. Le fiancé entre temps a reçu la liste des produits qu´il doit offrir à sa fiancée(entre autres une dizaine de bouteilles de whisky de bonnes marques, du vin rouge en brique, de l'argent, du bétail des pagnes, de la nourriture,du vin de palme etc...) . cette liste dépend de chaque famille, du niveau d´instruction de la fille, plus elle est instruite, plus elle est élevée; de la chasteté de la fille; si elle est vierge, sa cote ne cesse d'augmenter, si elle est issue d'une famille bourgeoise ou noble, sa cote grimpe encore plus. mais comme pour chaque règle il y a des exceptions, il existe des familles où rien n'est exigé, sauf 1 franc symbolique. Mais en règle générale, la dot commence à cette étape.Une deuxième liste est donnée au fiancé.
3-La grande dot ou bédedi ba tumba
A ce niveau, le futur mari revient à une date qui lui convient et de commun accord avec la belle-famille, donner les produits de la deuxième liste. La dot chez les duala est symbolisée par une chèvre, tandis que dans les villages environnants comme :’pongo, malimba, yingui » pour ne citer ceux-là, c’est par le porc. Maintenant, tout se passe dans la famille du fiancé qui est tenue de recevoir la belle-famille qui emporte ses produits évalués à près de 2.600.000 soit 4000 euros au total au bas mot(l'enveloppe+ les vivres). Commence alors l'EKWAD´A DIBA (pourparlers pour le mariage (DIBA). A ce stade le mariage coutumier est scellé. Un contrat de mariage est remis au fiancé qui peut à tout moment décider de son mariage civil et non religieux.
Oui vous avez bien lu le futur marié ne peut pas encore décider de son mariage religieux et pour cause il doit encore se soumettre a d'autres rituels.
4-Le wanga bito ou le sel des femmes.
Pour le mariage religieux donc, le fiancé doit encore se soumettre à quelques rituels à savoir le consentement de la mère de la marié: c´est une étape qui a lieu nécessairement avant sinon la veille du mariage religieux, le futur époux est tenu d´apporter à sa belle-mère du sel (WANGA) pour obtenir son consentement. Cette cérémonie est préparée par les femmes de la belles famille sans les hommes et fait appel à la donation d´un certain nombre de produits parmi lesquels le sel, de l´huile, du savon , allumettes, les don en numéraire etc.... Il est à noter que pendant ces étapes, les choses ne se passent pas comme une lettre à la poste, il y a des embûches auxquelles doit faire face la famille du futur époux sous peine d´amendes, mais c´est pour amuser l'assistance , pour ne pas rendre la cérémonie monotone.
Apres toutes ces étapes, le feu vert est donné aux futurs mariés d’aller devant monsieur le maire puis devant le Pasteur ou Prêtre. Tout ce passe ici au Cameroun comme partout dans le monde, dans les règles de l´art. Au Cameroun, nous appliquons le même code civil que celui des français, tout ce passe à la mairie, après publication des bans, en présence des témoins et devant le public. Chez les Sawa le mariage religieux a lieu à l'église de la mariée, sauf quelques exceptions. Ce jour là , l'ABELE (danse d´animation publique) accompagne les mariés qui sont libres de s´habiller en tenue traditionnelle ou moderne donc une longue traîne pour la mariée et un costume pour le marié.
Les gars vous voila prévenus hein ....si t'as pas d'argent mon frère, pardon ne va pas voler pour épouser la fille d'autrui !!!
ABES!
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